Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

† Gloom in Bloom III †

22 juin 2010

Sobrement...

Bien!

Je n'arrive plus à écrire sur Rattengift. De décembre 2008 à nos jours, trop de changements sont survenus dans ma vie et dans ma personne pour que je me sente à l'aise ici. De plus, du fait que, cette année, j'ai réellement posté de loin en loin, ce blog ne fut témoin, en somme, que des pires moments. En le lisant, on croirait que j'ai vraiment passé une année merdique - alors que loin s'en faut... BRAYPHE, je ne m'y reconnais plus. Et c'est peut-être un bien.

On oublie rien, on recommence tout.

Au revoir, Rattengift.

Let_It_Be

Publicité
1 mai 2010

Dunkelheit, Einsamkeit, Traurigkeit - wilkommen in der Wirklichkeit.

Voilà deux semaines que j'ai passé ma dernière nuit chez moi.

Autorisation spéciale du proviseur sur demande de mon paternel.

C'est une chambre étroite, basse de plafond. Deux placards et deux lits à gauche de la porte, deux placards et deux lits à droite de la porte. Mon lit est à droite - c'est celui du haut. Je suis arrivée il y a deux semaines et j'y ai posé mes draps noirs. Sur le mur j'ai épinglé, comme des talismans ou des icônes religieuses, des photos de deux personnes qui me sont chères, et deux flyers, trésors de guerre de Camden Town en février 2009 : d'un côté, "Antichrist : more than a night out, it's a way of life" et sa jolie modèle fetish, de l'autre, "Pure Fucking Industrial". Près de mon oreiller, une petite souris en peluche. C'est tout.
De la chambre, un couloir donne sur la salle de bains et sur la salle de travail, dont les larges fenêtres donnent sur le reste du lycée.

Je vais et je viens, en général seule. Il n'y a qu'à l'appel de 22h que ma présence est requise. Freedom!

Mes trois colocataires appartiennent, tout comme le reste des internes, à l'élite de la nation. Nous partageons une chambre et nous vivons dans des dimensions différentes. Je suis la seule L. C'lasse poubelle. Et ma musique et mes images sont d'une saleté et d'une violence qui leur sont étrangères. Nous nous entendons sans réellement nous comprendre.

Lille Sud, Porte de Douai, derrière la grille, dans la masse de béton indiquée par le panneau J. J'y dors, j'y mange, j'y étudie. J'aime assez ces murs et ces jardins. Je leur suis reconnaissante. Mon eczéma a presque disparu depuis que je ne vis plus chez mes parents pendant la semaine. Mais ce n'est pas chez moi.

Le samedi midi, et jusqu'au dimanche soir, je reprends le métro vers les hautes et élégantes maisons de Vauban. Ma chambre, mes livres, mes CD, mes ordinateurs, mes souvenirs.

Et mes parents.

Le vide que j'ai laissé en partant s'est déjà refermé, et je viens rompre un équilibre qui s'est installé sans moi.

Ce n'est, finalement, pas si angoissant de ne plus avoir de chez-soi. On est partout, on est nulle part. On renonce. On est en quête d'un toit accueillant qui nous épargnera les samedi soirs redoutés. On espère, un jour, retrouver un abri où ranger notre cœur.

Home is where your heart is. Et déjà, ici, ce n'est plus chez moi.

it_s_true

23 février 2010

End of an era

2010.
D'abord, je n'ai pas eu le temps de poster.
Puis j'ai eu la flemme.
Puis je me suis mise à reporter la rédaction au lendemain, toujours au lendemain.
De lendemain en lendemain, ce que je voulais écrire n'avait plus sa place dans les courants d'airs d'un blog.
Mais à présent, je suis libre de raconter ces choses. De les épingler ici, dans cette vitrine qu'est Rattengift, aux côtés de mes autres fragments de vie. Quoiqu'à ce stade, ce n'est plus un fragment. C'est une brique. Que dis-je : un parpaing.

C'est une histoire qui n'a pas besoin d'être romancée ; pas autant qu'à mon habitude. On me reprochera peut-être de la raconter ici, même censurée par mes soins, de l'exposer au monde dans toute sa splendide improbabilité. Je m'en fous.

J'ai commencé 2010, fiévreuse et légèrement délirante, dans les bras de Gabriel. Couple modèle, des projets plein la tête. J'imaginais que tout pouvait s'effondrer : ma famille, mes amis, ma scolarité, ma santé mentale, tout. Mais la fin de cet amour? Non. Ça tenait de l'abstrait. Bien entendu, je n'avais pas la naïveté qu'il était impossiiiiiible de nous séparer et que nous allions quelles que soient les circonstances mouriiiiir ensemble. Mais l'idée d'une séparation m'évoquait un peu la même chose que la fin du monde en 2012 : après tout possible, mais un peu ridicule. Mes certitudes étaient ma carapace.

Et ma carapace me collait à la peau jusqu'à ce que je rencontre Naiwan.

Nai... Un ami d'ami d'amie - un sinistre inconnu dont je connaissais le nom par ouï-dire, que je croisais à intervalles réguliers dans les couloirs du lycée. Beau. Très beau. Nous nous regardions à la dérobée, parfois nos yeux se rencontraient durant un centième de seconde. Sa gueule me revenait. :) L'idée de devenirs amis me séduisait assez. Mais bon, je n'avais pas de raison particulière de l'aborder, après tout. Jusqu'à un soir de janvier, à la sortie du lycée. Il parlait à une nana aux cheveux rouges, j'en accompagnais une autre ; les deux chevelures rouges se voient, se font la bise et nous abandonnent lâchement. Rencontre fortuite, tête-à-tête accidentel, un bar au hasard. Cinquante centilitres plus tard, le préambule de l'histoire a pris fin, à mon insu. Imperceptible fêlure dans ma carapace.

Paroles, regards, temps, idées, beauté, trouble, crainte, tremblements, honte, déchirement, culpabilité, hésitation, scepticisme, torture, faiblesse, envie, abandon, amour. Amour. Amour.

"Three little words, and a question : why?" Trois mots insignifiants trempés dans de l'acide : "Je te quitte".

Trois semaines ont suffi. Je savais que 2010 allait être une année à (r)évolutions. Sous vos mirettes éberluées, ma première et magnifique histoire d'amour est finie. Je me redresse, je n'ai plus peur. Et j'ouvre les yeux sur mon élu. Mon amour. Naiwan.

     L.D.   Honorée du titre de Ночная Королева.

8 décembre 2009

Antichrist Superstar...

Concert_de_MM_058

KABOOM-KABOOM!

L'attente dans le froid, à vingt mètres des guichets.

Les frites dégueulasses du Quick.

Les so-emo de quatorze ans qui doivent s'y reprendre à deux fois pour shooter dans une bouteille de Kro et exprimer leur mal de vivre.

Les photos-test floues avec l'appareil pourri.

L'attente, toujours.

Les crampes.

Les guichets qui s'ouvrent. Les jambes flageolantes, les mains qui tremblent sans raison. Le sac ouvert sivouplaît. On enlève les bracelets merci.

La course vers la fosse. Le septième rang.

Les capotes gonflées qui survolent le public. "Ah mais madame, ça ne se met pas dans la bouche! Pas à vide!"

"On peut fumer pendant le concert?" "Ben, non, c'est un lieu public. Si la sécurité vous voit, vous allez vous faire sortir..." "Mais si c'est pas du tabac, c'est pas autorisé non plus?" "Euh... Si c'est pas du tabac, c'est interdit en France..." "Rhô, c'est trop sérieux, tout ça."

"Tu te rends compte? On y est..."

La lumière qui s'éteint.

Esoterica, sa bassiste-clone-d'Avril-Lavigne, et son beau chanteur ultra-motivé. "Now you're gonna sing it with us... Don't! Rely! On anyone!" "ANYONE!"

"Thank you, that was great! Enjoy the show!"

Un voile noir qui tombe sur scène.

"MAN-SON! MAN-SON! MAN-SON!"

"Ecoute." "Merde, c'est quoi, le truc qui passe?" "On entend que les basses, mais c'est... rhâââ, putain, c'est quoi?" "Je connais..." "Mais moi aussi!" "Je l'ai sur le bout de la langue." [...] "On est trop cons. C'est Iron Maiden."

La lumière s'éteint à nouveau.

Le voile se lève.

Un écran opaque de fumée.

Un mouvement dans le brouillard.

MARILYN MANSON.

"It's nice to be here for the first time... in Lille!"

 

Les mouvements de foule. Les coups de pieds, de poings, de coudes. Violent. "Cette pute m'a mis sa Doc dans la tempe!" Je vois ma vie défiler, je vais mourir démembrée dans un pogo. Même dans les pires pugilats, on ne se lâche pas la main.

 

La foule humide et odorante se tasse aux pieds de Marilyn. Un déhanché, un regard, une main subtilement placée, un infime soubresaut du petit doigt - et le public se pâme. Ce mec n'est pas sexy : il est sexuel.

Des ballons noirs s'envolent vers le plafond du Zénith.

Une Bible qui brûle.

Un mouvement de foule nous fait décoller du sol et nous entraîne au troisième rang. Marilyn est là, à deux mètres de moi. Je vois ses yeux, putain.

Un coup de coude dans l'oreille, précisément sur mon (faux) piercing. "CASSE-TOI! CASSE-TOI! ARRÊ---TE!" Ma capacité thoracique suffit à faire retomber un pogo.

Un rouge à lèvre lancé dans le public. Rrrr lovely.

Dans le lointain, entre deux cuirs chevelus qui me bouchent la vue sur la scène, Twiggy Ramirez.

Devant moi, Andy et son demi-crâne rasé.

WE'RE FROM AMERICA! WE'RE FROM AMERICA! YOU CAN SING IT WITH ME!

Orgasme.

The beautiful people! The beautiful people! Wooooh...

"Merde, je me sens pas bien..." "Tu veux qu'on s'éloigne?" "Hein?" "TU VEUX QU'ON S'ÉLOIGNE?" "Oui..."

Pardonpardonpardonscuseznouspardonpardondégagepardonpardonscusezpardonune bouteille d'eau minérale siouplaît.

Pourquoi ils sortent tous?

C'est... c'est fini?

C'est fini.

Goddamn.

Marilyn Manson existe, il m'est apparu dans un halo de lumière.

4 décembre 2009

"Sinon mon papa y va t'casser la gueule."

political_pictures_virgins

***

Eh petasse, c'est de mon père que tu parles, respect. Ses livres valent 100x la merde que tu publies. Arrange ton look et republie mais cette fois en te gaffant sur les fautes d'orthographe :/

Posté par Alex Sangsue, 04 décembre 2009 à 16:41

***


Ô lecteur à la prose subtile,

Tu es ou le fils de Daniel Sangsue, ou un mythomane fini. Pour tout te dire, j'en ai rien à carrer ; dans un cas comme dans l'autre, tu es aussi méprisant que méprisable. :)

Avant tout, j'aimerais que tu me précises à quel endroit, dans cet article, j'ai insulté ton cher papa. Tu l'as deviné : en bonne illettrée, je n'ai pas lu un seul de ses livres (vermines incultes qui n'avez pas lu La Parodie, ralliez-vous à ma cause!), pour la simple et bonne raison qu'en seize ans d'existence, je n'en ai pas encore eu l'utilité. Cent fois mieux que ''la merde que je publie''? Ah mais, nul doute là-dessus. Écoute, ce blog, c'est un truc sur lequel je viens bidouiller de temps à autres, les soirs où je m'ennuie, principalement à l'intention de personnes que je connais et que j'apprécie. Je n'ai pas la prétention, chaque fois que j'ouvre ma gueule, de pondre une thèse philosophique révolutionnaire, ni un chef-d'œuvre qui marquera une nouvelle ère dans l'histoire de la littérature. Ce blog assume son inutilité publique, et ne sert que mon bon plaisir ; ce n'est pas une œuvre d'art, ce n'est pas un manifeste, ce n'est pas un mémoire. C'est un blog. Une note = une heure de réflexion devant mon écran, grand maximum. Un livre = des années de recherche. Tu compares les billets d'humeur d'une lycéenne qui n'a pas encore son bac aux essais d'un docteur ès lettres. T'es con?

Certes, tu ne pouvais pas deviner de quoi parlait l'article supprimé, et le début de celui que tu as commenté était assez flou, je le reconnais. Mais j'aurais pu t'éclairer sur ce point - si, par exemple, tu m'avais demandé sans m'agresser ce que j'avais contre Daniel Sangsue (en l'occurrence, rien). La ''note drôle'' (j'entends par là, qui aurait fait rire mes potes) dont il était question dans l'article devait parler des patronymes pittoresques des uns et des autres (y compris les miens, puisque sur les deux que j'utilise, l'un est le nom d'un meuble et l'autre celui d'un animal sauvage à l'haleine putride). François Cheval, Madeleine Portail, Aurélie Cachalot, Aude Javel (ce n'est pas une blague, je la connais personnellement)... et, fatalement, Daniel Sangsue. J'avais vu ce nom en parcourant mes étagères, ça m'avait rappelé un gag débile avec des amis, j'avais ri et j'avais décidé d'en faire une note, que j'ai finalement supprimée. Voilà. Si tu vois là le moindre manque de respect à qui que ce soit, ta vie doit être particulièrement pénible.

En ce qui concerne les fautes d'orthographe, je compte sur ta bienveillance et ton ardent désir de défendre la langue française pour les relever dans mon article. Cite m'en une, et parole d'honneur, je la corrigerai. (Si je puis me permettre, ''pétasse'' s'écrit avec un accent aigu, et la syntaxe recommande d'écrire les chiffres en toutes lettres et de mettre des points à la fin des phrases. (CQFD : sodomiser des mouches est une activité accessible à tous, qui témoigne plus d'une agressivité mal placée que d'une quelconque supériorité culturelle ou intellectuelle.))

Quant à ton conseil d'arranger mon look, je t'en remercie grandement et je m'y applique de ce pas... Non, sérieusement, tu t'auto-flingues. On ne parle pas de respect, et encore moins de qualité d'écriture, en commençant un commentaire par "Eh pétasse" et en s'attaquant au style vestimentaire ; ta crédibilité se noie lamentablement dans ta mesquinerie. D'autant plus que sur la quinzaine de photos de moi répartie à travers mes trois blogs, au moins dix ne révèlent que mon visage en gros plan, et sur les cinq restantes, il y en a peut-être une ou deux sur lesquelles on me voit en entier. Donc, je ne vois pas d'où tu sais quoi que ce soit de mon look. Et puis, franchement. En être réduit à me parler de mes fringues.

Soulagement, tu ne m'interdis pas de poster ; tu me conseilles seulement (à l'impératif) de "republier". Republier? Republier quoi? Mon pauvre chéri, mais pour qui tu te prends?!

Allons, un peu de dignité, et un peu de raffinement quand tu m'insultes. Ton père (si c'est bien ton père) ne serait pas fier de toi.

 

Au plaisir, connard!

 

         L.D.

Publicité
29 novembre 2009

3615 Ma Vie (...ou : J'avais pas d'idée de titre.)

MarMan


J'ai plus vraiment le temps de tenir ce blog, et le bon sens voudrait que j'annonce sa fermeture. Mais je n'en ai pas la moindre envie, alors oui, je continuerai à publier péniblement un article tous les trois mois. Héhé.

Ce quasi-trimestre d'absence fut le théâtre d'évènements palpitants dans ma vie. Par exemple, ma présence de dix jours au génial Cinemed de Montpellier. Ma rencontre avec Alex de la Iglesia durant ce même festival (je ne me laverai plus jamais la main). Mon blasage progressif du lycée, et l'impression croissante de perdre mon temps à apprendre et à faire des choses qui ne m'intéressent pas. Le retour dans ma vie (et dans mes liens d'amis), dans des circonstances assez improbables, de quelqu'un dont vous vous souvenez peut-être. L'équilibre constant entre l'envie de tout plaquer, le désir de "réussir ma vie" malgré tout et d'exister aux yeux de la société, et la peur de ne pas en être capable, par manque de motivation. Malgré le fait que je sois dedans jusqu'aux yeux scolairement parlant, je me lève chaque matin avec, au-delà du doute, de l'angoisse et de l'ennui profond, la joie d'être entourée de gens que j'apprécie, qui m'apprécient et me soutiennent. Cette présence, ça change tout dans une vie de lycéenne-moyenne.

Mais parlons d'intérêts bassement matérialistes. Après cinq ans d'inactivité, mon magnétoscope remaaarche! Je vais pouvoir regarder la centaine de cassettes accumulées dans mes tiroirs et acheter pour un euro symbolique des films qui m'en coûteraient vingt en DVD. L'analogique, c'est fantastique.
Et puis surtout, je m'apprête à vivre ma consécration de True Goth (huhu), puisque dans une semaine exactement, je serai dans la fosse du Zénith lillois, avec Gabi, à attendre en hurlant comme une groupie l'arrivée du Révérend Manson, doll-dagga-buzz-buzz-ziggety-zag-kaboom-kaboom-satan-fuck-me-fuck-me-yeah! Révérend qui a d'ailleurs intérêt à se montrer à la hauteur PARCE QU'A QUARANTE EUROS LA PLACE, FAUDRAIT VOIR A PAS NOUS PRENDRE POUR DES CONS. Screugneugneuh. Avec toutes les louanges que j'ai entendues et toutes les rumeurs inquiétantes qui se murmurent sur la Toile, j'espère ne pas être déçue. On dira ce que l'on voudra de Marilyn Manson, mais moi, je l'aime bien, et je tiens ce que le mythe ne se brise pas. Bref, j'ai hâte d'y être. :D

A suivre, donc. Stay stoned.

Next motherfucker gonna get my metal.

23 novembre 2009

Laconiquement vôtre.

C'est bon de ne plus parler de toi au passé.

Moi non plus, je ne veux plus jamais te quitter.



...Bientôt, nous célèbrerons sur Rattengift le retour des articles qui ont un sens pour le commun des mortel. Joie!

20 septembre 2009

She's got balls

Je n'ai pas posté durant ces deux derniers jours car j'étais avec ma classe de ciné, en stage au Fresnoy (NDLR : complexe à la renommée internationale situé à 30 minutes de chez moi (et à 50 mètres des studios Ankama, si ça parle plus à certains!)), occupée à manipuler leur matos de ouf' sur leurs plateau de tournage/salle de mixage/auditorium/etc. dignes de mes rêves cinématographiques les plus fous. (Non, cette précision n'est pas un mot d'excuse, j'avais juste envie de me la péter en disant que j'avais passé deux jours dans les locaux du Fresnoy. Ma minute de frime est écoulée, on va pouvoir entrer dans le vif du sujet.)

herm

:: Pix => ai-je besoin de le rappeler? ::

 

Il y a quelques jours, à table avec mes parents, pour une raison X ou Y (huhu, blague subtile, vous allez comprendre après, continuez à lire), on en était arrivés à parler de maladies génétiques, d'avortement et... d'amniocentèse. C'est ainsi, entre le fromage et le dessert, que ma mère en est venue à me dire d'un ton désinvolte : "D'ailleurs, je me souviens, il y avait un problème avec ton amniocentèse ; un chromosome X, ou Y, je ne sais plus, en plus... ou en moins, je ne me rappelle pas de ce que le médecin avait dit, mais apparemment il y avait un problème avec ton... génotype? Phénotype? Caryotype, voilà, merci. 'Fin bon ça ne devait pas être très important."   Ah bon. Oo

Passée la première surprise - eh oui, moi, un bête chromosome en plus/moins dans mon caryotype suffit à me déstabiliser, petite nature que je suis -, le premier mot qui m'est venu à l'esprit est "Hermaphrodite?".
Je ne le pensais pas sérieusement, et je me demande même pourquoi j'y ai pensé, tout court.
Avant tout, il est hautement probable que ma mère se soit trompée. Si j'avais un chromosome en plus, je serais trisomique, et des études très sérieuses menées par des scientifiques américains ont prouvé que je ne l'étais pas. Et si j'avais un chromosome en moins, même combat, on s'en serait probablement rendu compte plus tôt. De plus, sauf cas rares, les hermaphrodites ont une plastique plutôt androgyne - moi pas. Par ailleurs, l'hermaphrodisme n'a rien à voir avec les chromosomes, ce qui règle définitivement la question de mon appartenance au Troisième Sexe.

Mais ce genre de doute, même démenti au bout de trois secondes de réflexion et d'une demi-page de Wikipédia, ça soulève soudain beaucoup de questions. Par exemple, jusqu'à quel point le fait d'être une fille influe sur ma personnalité. Et de fait : "Et si j'avais été un mec?"

***

Déjà, j'aurais aimé m'appeler Victor plutôt qu'un nom à la con sorti des références culturelles diverses de ma mère. Connaissant ma mère, d'ailleurs, elle m'aurait probablement élevé comme ma grande soeur (en m'offrant des poupées, donc) durant ma petite enfance, avant de m'enseigner, vers mes six ans, qu'un homme est le pilier de la famille, qu'il doit travailler pour nourrir femme et enfant, assumer l'autorité et les décisions importantes, veiller au grain, et je ne sais quelles autres conneries. J'aurais probablement appris relativement jeune à faire la part des choses avec elle. Mais je pense qu'elle aurait été moins dure. Plus permissive. Moins jalouse, surtout. On n'en serait peut-être pas arrivés aussi loin dans la non-communication.

Mon père aurait été fier de moi. Il aurais peut-être passé un peu plus de temps à la maison. J'aurais probablement été plus sportif, au moins pendant mes dix premières années, pour lui ressembler autant que possible. Puis j'aurais commencé à le trouver lourd, je l'aurais accusé de vouloir me façonner à son image. Mais il serait resté cool avec moi.

Mes rapports avec ma sœur auraient, je pense, été plus ou moins les mêmes ; elle aurait été mon idole pendant toute mon enfance, l'incarnation de la classe et de la liberté. On aurait passé beaucoup de temps ensemble. Et j'aurais certainement été TRÈS jaloux de ses deux fils, après son départ de la maison.

Sachant que j'ai eu des amiEs pendant une grande partie de mon enfance, je ne sais pas qui seraient mes ami(e)s si je m'étais appelé Victor. Des mecs, je suppose. J'ai l'instinct qu'en primaire, le fait d'être un EIP m'aurait rendu encore plus impopulaire. :)  Au collège, j'aurais probablement regardé Happy Tree Friends et écouté Naheulbeuk dès la cinquième comme tous les garçons de ma classe. J'aurais pas eu de chances avec les filles parce que, intimement persuadé d'être un loser, j'aurais sans doute pas pris la peine de les aborder.

A ce propos, qu'en aurait-il été de mon orientation saiksuelle? C'est là que je me demande - question fondamentale - si je suis plus hétérosexuel(le) que "androsexuel(le)". Tout porte à croire que j'aurais été hétéro (que j'aurais aimé les filles, donc, suivez un peu). 'Fin j'en sais rien en fait, j'ai un doute sur ce point. Disons "probablement hétéro". Et mes chances de faire la connaissance de Gabriel étant fortement réduites, il serait devenu au pire un inconnu que j'aurais régulièrement croisé dans les couloirs puis que j'aurais oublié, au mieux mon meilleur pote. Dans cette dernière hypothèse, on serait probablement restés trèèès longtemps célibataires. Et j'aurais peut-être, secrètement, été un peu jaloux de lui. Au lit, une fois ma (mon?) partenaire trouvé(e), j'aurais plus que certainement joué le mecs hyper décontracté, j'ai-tout-vu-tout-connu-tout-baisé-et-je-fume-après-l'amour. Tout en étant complexé jusqu'à la moelle. J'aurais fantasmé sur les punkettes au crâne rasé et au visage mutin, sur les goths solitaires et mystérieuses, ce genre de clichés. Et j'aurais pas aimé les filles qui portent des jeans avec des talons.

Ah oui mais! En parlant de punk et de gothique - mes goûts musicaux auraient-ils été les mêmes? Sans Gabi, aurais-je découvert le metal, puis d'autres genres musicaux, par l'opération du Saint-Esprit? (On va supposer que oui, parce que si on repart dans les hypothèses, on n'est pas couchés.) J'aurais sans doute commencé par écouter du Green Day et du Offspring, au collège ; j'aurais pas craché sur Avril Lavigne non plus. Aux alentours de la troisième, j'aurais vécu un passage brutal vers le néometal avec Rammstein ; j'aurais, après des années d'hésitation, enfin commencé à me saper en noir. Je me serais laissé pousser la crinière pour pouvoir faire du headbang comme un stoner, un vrai, un qui sent la bière (que j'aurais commencé à boire en cachette, d'ailleurs). Un peu avant la seconde, mes cheveux auraient atteint mes épaules, et là - et ça, vraiment, j'en suis certaine - j'aurais trouvé en Kurt Cobain mon mentor. J'aurais bouffé du grunge à longueur de journée ; j'aurais déchiré mes jeans et arrêté de me laver les tifs. Et puis j'aurais peut-être écrit "I hate myself and I want to die" en tout petit en bas de mes feuilles de cours. Quinze à vingt centimètres de cheveux plus tard, je me serais réorientée vers le metal, cette fois death, voire black, puis heavy, avant de découvrir, pour mon plus grand bonheur, le hard rock et les futals en cuir.

Physiquement, en imaginant mon corps de fille moins mes attributs féminins (oui, mine de rien, ça fait beaucoup en moins), je n'aurais pas trop été à plaindre. Pas trop mal foutu, pas trop moche de visage, de beauuux cheveux bruns et une pointure de godasses tout ce qu'il y a de plus raisonnable ; j'aurais pu porter des Rangers sans complexes. Oh, et puis, j'aurais hautement profité du fait d'être un mec pour NE PAS m'épiler d'où que ce soit, et j'aurais témoigné toute ma compassion aux filles sur ce point. \o/ 

 

En définitive, cette petite réfléfiction (mais oui, réflexion+fiction, c'est une réfléfiction!) sur le "Victor que j'aurais pu être" m'aura surtout révélé des trucs sur la Victoria que je suis. Oui, je suis une fille, j'en ai toujours été une et c'est l'une des choses sur lesquelles je n'ai jamais eu de doutes. Et même si dans un futur proche, j'apprenais que j'étais hermaphrodite, "le mal est fait" : élevée en nana, je ne serai jamais un mec, et je ne serai jamais capable d'imaginer en être un. Vous me suivez?

Bref, tout ça pour dire qu'être hermaphrodite m'aurait enfin permis d'ouvrir ma gueule, de porter des rangeos et de n'avoir aucun instinct maternel, et ce sans que ma mère ne me dise que "j'ai un vrai problème avec ma féminité". Bref, d'assumer ce qu'il y a de "masculin" chez moi. (Notez les guillemets autour de "masculin" ; n'allez pas me taxer d'étroitesse d'esprit, vous avez bien compris où je voulais en venir.)

Et qu'être un mec présentait tout de même l'avantage non négligeable de pouvoir me branler et pisser debout (tu me diras, je sais le faire, mais avec beaucoup moins de facilité que ces messieurs). Pardon à mes lecteurs masculins pour le raccourci... :)

Et que malgré tout, être une fille me plaît. Pour beaucoup de raisons. Oui, mon genre fait partie de mon identité, au même titre que ma couleur de peau ou que ma nationalité : ils ont conditionné mon éducation, mes expériences, et de fil en aiguille, la personne que je suis. Et de fait, mon changement de sexe n'est pas prévu pour la semaine prochaine. Mais qu'importe : m'imaginer avec la mention "M" sur mon état civil, le temps d'un article de blog... ben c'était bien marrant!

Sur ce, bonne nuit. Je vais écouter mon chromosome en plus gigoter dans ma case en moins.

 

11 septembre 2009

Hell was full so I came back!

|Je voulais remettre au goût du jour "l'éphéméride macabre" traditionnelle
|de Rattengift, mais un 11 septembre, est-ce bien raisonnable?


Mes cafards, mes perce-oreilles, mes petites punaises des lits! Oh que ça m'avait manqué. :D

Bon, j'en vois dans le fond qui veulent ma mort et attendent l'instant propice pour m'attirer dans un coin de mon blog et m'égorger, je vais donc m'expliquer.

Plus de motivation à écrire, plus d'inspiration, plus de style... Plus de plaisir, non plus. Cet été, j'ai  assisté (dans les loges présidentielles, dirais-je même) à la reprise du psychodrame familial bien connu après une brève entracte ; le genre de période pendant laquelle on a pas le droit de craquer. Et pendant laquelle on n'a pas toujours envie de mettre son bloblog à jour. :)   De toutes façons vous étiez tous occupés à dorloter votre futur cancer de la peau, donc je suis sûre qu'en fait personne n'a remarqué mon absence, ingrats.





Pendant cette brève page de pub...

Des illusions.
Une amie d'enfance, perdue derrière l'horizon, avec le soleil, dans sa Thaïlande natale.
Mon iPod.
Mon tout premier bracelet à piques.
Ma patience.
Un peu de thunes.
Sept ans de vie commune avec le groupe scolaire Thérèse d'Avila.
La proximité de gens que j'aimais bien.
Les cours de profs que j'appréciais.
La gueule de gens que j'aimais pas.
La pression.
Les souvenirs.
Un trajet à pied qui me plaisait pourtant.
Mon walkman.

Ça, j'ai plus.


Un quatrième chat officiel.
Les résultats de mon bac français (très bien, merci).
Une Canon Legria FS20!!
Un poster de Kiss.
Un collier à piques de trois centimètres.
Un peu de thunes.
Une cassette de Pink Floyd.
Des cartes postales de trois continents.
Un tapis noir attrape-poils-de-chats.
Une armée de formulaires administratifs créés pour me nuire.
Des Rangers coquées d'occas', trop grandes pour moi, trop petites pour mon copain, trop c'lasses.
Guns N' Roses : the photographic history.
Un vinyle d'AC/DC.
Un vinyle de Kiss.
Une platine à vinyles.
Un billet pour un concert du Révérend Manson.
Une faute de frappe dans mon prénom.
Un emploi du temps surréaliste qui défie littéralement les lois de l'espace-temps.
De vieilles connaissances.
De nouveaux visages.
De nouveaux amis?
Mon nouveau lycée...
De nouveaux anxiogènes.
De l'oxygène. Beaucoup d'oxygène.

Ça, j'ai.


Ne reste plus qu'à vous présenter les nouveaux protagonistes du petit théâtre de ma vie. :)

PS : on me signale en coulisse que pendant mon absence, "on" a atterri sur Rattengift en tapant : "névrose psychose" (vous êtes pénibles), "je vis dans la déchéance la plus totale" et "sont sur un bateau le bateau coule". Comme quoi on fait vraiment n'importe quoi quand je suis pas là.

10 septembre 2009

about:blank











dzzzzzz

Publicité
1 2 3 4 5 > >>
† Gloom in Bloom III †
  • "La mort, ce n'est rien. Commence donc par vivre. C'est moins drôle et c'est plus long." Gloom in Bloom, troisième volet : le fracassant retour de La Déterrée. Vous craignez le pire? Vous avez raison.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
† Gloom in Bloom III †
Newsletter
Publicité